Aussi belle qu'une courtisane, aussi talentueuse que le plus retors des orateurs, Aspasie n'a que vingt ans quand elle débarque à Athènes, en 455 av. J.-C. Elle vient d'Orient et ne sacrifie pas aux Dieux de la cité : elle croit à la raison et au droit, pour chaque femme, de gouverner sa vie. Ignorant le gynécée, elle ouvre avec succès une école d'éloquence. On murmure bien qu'elle donne à ses élèves - et en particulier à ce jeune Socrate, dont la laideur n'a d'égale que l'intelligence - d'autres leçons que celle de la rhétorique, et que son corps inspire à Phidias la statue d'Athéna destinée à orner le temple du Parthénon. Pourtant, le grand stratège Périclès, lui-même, est conquis. Mais, dans la cité au faîte de sa gloire, un crime reste impardonnable : celui d'impiété. Nul n'est à l'abri d'une telle accusation. Pas même la compagne du premier des Athéniens. Les larmes de Périclès, descendu dans le prétoire défendre la femme qu'il aime, sauveront-elles Aspasie ? Femme fatale ou femme libre, Aspasie ne ressemblait à aucune autre. Elle vécut à Athènes il y a 2500 ans, admirée autant que jalousée, et son destin qui fait revivre la plus éblouissante des cités de l'Antiquité, a une résonance étonnament moderne.