Sur l’oppression, on pourrait croire que tout a été dit. Pourtant, l’unique façon de changer le monde est de changer d’abord l’idée que nous nous en faisons : car c’est dans la culture que gît le nœud du problème, dans le logos — langage, logique — qui lui donne sens. C’est pourquoi il était nécessaire de reprendre l’analyse du concept d’Occident, et cela sans masochisme : le travail d’écriture n’est-il pas déjà, par lui-même, une voie de libération ? On trouvera donc ici les premières traces de ce parcours, où il s’agit surtout de l’exclusion dont le sauvage, la femme, le fou n’ont pas fini d’être victimes. Mais entre tous ces textes se tissent des liens qu’on a aussi tenté de faire voir : la question de la folie nous oblige à poser celles du pouvoir et du sacré, qui à leur tour nous reconduisent vers la folie du monde. Et cependant le cercle n’est pas clos. C’est d’ailleurs la fonction de la philosophie d’en chercher le centre et de nous aider à en sortir.