1920... La révolution et la guerre civile font rage en Russie. Des milliers de réfugiés fuient à travers la Mongolie, jour et nuit, parmi les loups aux yeux luisants et bien gras des cadavres de leurs prédécesseurs. Ils vont vers le Gobi, le Tibet, l’Inde, six cents, huit cents, douze cents kilomètres de chagrin, de misère, d’horreur. L’armée du général-comte Ongo von Stonberg se donne pour mission de filtrer les émigrants et de stopper la marche des Rouges. Cette armée : la division de cavalerie asiatique, deux mille Mongols, Tibétains et Cosaques, plus trois cents brigands en uniforme et la garde particulière d’Ongo. Ongo est déjà fameux dans toute la Mongolie. Même le peuple connaît son audace, ses relations avec les princes et les lamas, son prestige. Sa légende est née. Ongo : pour les Chinois, il est le « général sanguinaire » ; pour les Rouges : « le comte fou de sang » ; pour ses soldats et le peuple : « le sévère grand-père ». Au milieu de ce monde qui bascule et s’anéantit dans le sang et la terreur, Ongo conçoit un plan qui, s’il réussit, changera l’ensemble de la situation politique en Asie et fera du « général sanguinaire » un héros plus légendaire que jamais : aller délivrer, dans son palais d’Ourga où les Chinois le gardent en otage, Sa Sainteté Bogdo Djebstung Houtouktou, Khan de la Mongolie Extérieure... et Dieu Vivant... « Quelque chose d’exceptionnel », dira Ongo. Exceptionnel comme ce nouveau roman de Serge Deville.