Nos démocraties contemporaines sont fondées sur des constellations de valeurs morales et politiques, volontiers rassemblées sous l'invocation des droits de l'homme et du citoyen. Elles relèvent de la culture judéo-chrétienne de notre Occident. Ces valeurs ne sont pas des savoirs démontrables comportant des vérités. Ce sont des croyances suscitant des interprétations variables. Car elles sont l'œuvre de la liberté des hommes, de son pouvoir créateur, un pouvoir humain imparfait. Leurs œuvres, qu'il s'agisse de mœurs ou d'institutions politiques, portent la marque indélébile de cette imperfection inhérente à la nature humaine. Il n'y a pas de régime parfait. Il n'y a pas d'État parfait. Notre expérience vécue de l'histoire des nations contemporaines nous en convainc à l'évidence. Le présent travail s'efforce de mener de façon raisonnable une critique de ces valeurs fondamentales, des principes classiques, des structures culturelles, sociales, politiques, des procédures mises en pratique dans nos démocraties. Cette critique se veut constructive, afin que puissent prospérer des démocraties meilleures et plus authentiques, animées par des citoyens mieux capables d'exercer leurs fonctions et gouvernées par des élites politiques élues à meilleur escient, dans le respect des libertés essentielles à une existence vraiment humaine. La première de ces libertés, la condition de toutes les autres, c'est la liberté d'expression qui implique un devoir de liberté réciproque. Ce livre voudrait en être un témoignage.