Malgré de célèbres exceptions (Brochard, Bréhier, Robin, Goldschmidt), la recherche française ne s'est pas énormément intéressée aux écoles philosophiques de la période hellénistique (épicurisme, stoïcisme, scepticisme), volontiers tenues pour spéculativement indigentes, par comparaison avec les Présocratiques et l'époque classique (Socrate, Platon, Aristote). Depuis une vingtaine d'années cependant, d'abord dans des traditions philosophiques différentes (Angleterre, Amérique, Italie), puis aussi chez nous, de plus en plus, les philosophes hellénistiques font l'objet d'une intense activité de recherche. De mieux en mieux, on mesure la féconde difficulté de leurs textes, leur richesse argumentative, leur vigueur intellectuelle, la radicalité de leurs débats, les effets de ces débats dans toute l'histoire de la philosophie. Grâce à la meilleure connaissance que nous en avons, c'est toute notre compréhension de la signification et des fonctions de la philosophie qui peut se transformer. Les travaux recueillis dans ce livre ont paru, initialement, dans des publications peu accessibles, parfois en anglais. Ils n'ont naturellement pas la prétention de donner une image complète de la grande époque de la pensée, sur laquelle ils dirigent quelques coups de projecteur. Ils portent, pour la plupart, sur des problèmes limités, qu'ils s'efforcent de résoudre. Mais ils tentent aussi de dégager les enjeux historiques, méthodologiques et philosophiques impliqués dans le sujet qu'ils traitent, et dans la manière dont ils le traitent.