Si la domination planétaire du nihilisme menace en un sens de détruire la philosophie, elle lui offre simultanément la chance d'une fondation véritable, entravée jusqu'à présent par la tradition métaphysique. C'est une telle fondation qui est ici entreprise, comme anticipation de la seule démarche possible aujourd'hui : une philosophie de l'interprétation. On montrera d'abord que la philosophie est un acte d'abstraction absolue, par lequel la pensée vise ce que l'auteur appelle le Référentiel originaire ou l'Intégral. Le mot être y a pour unique rôle d'articuler le langage à la totalité du monde. On repérera ensuite le lieu d'où parle la philosophie : elle ne peut être que traduction, en idées, d'une expérience égotiste : le Moi transpose en concepts la singularité d'une relation perspectiviste au monde. D'où l'insolite d'un discours transgressant les normes de tout savoir, et impliquant un jeu métaphorique à l'intérieur du langage. Pour rendre compte de toute cette entreprise, sont présentées une nouvelle théorie de la connaissance, et une nouvelle définition de la vérité.