La France anticipe sur son calendrier politique. Elle cesse de vivre à l'heure du socialisme. Ses débats, ses inquiétudes la portent au-delà du présent, au-delà de l'échec, après la gauche. Il ne s'agit pas d'une évasion, mais d'un projet qui s'impose, sous le règne légitime des apparences. Le socialisme, en prenant le pouvoir, s'est cru en mesure de résoudre, par des choix idéologiques, les problèmes d'une nation avancée. Il n'a répondu qu'à ses propres questions : comme s'il avait cessé d'être notre contemporain, au moment même où il se croyait en mesure d'arbitrer nos destinées. L'avenir se dessine ailleurs. Quelque chose d'autre s'ébauche sous nos yeux — pour peu que nous sachions deviner et voir — dans les remous de la crise, en dépit des désordres et du mensonge, une autre France est en train de naître. L'expérience du socialisme appelle une forme nouvelle d'action politique, plus proche des évènements comme des citoyens, accordée aux rigueurs du réel : à l'opposition de saisir sa chance, en prenant l'initiative de la vérité.