Le front grillagé par une concentration sauvage, le cœur battant sous l'aiguillon de pulsions sincères, après avoir fouillé le rayon lingerie de ses souvenirs féminins, après avoir été homme de spot et de pub, après avoir beaucoup vécu dans des villas blanches comme des morceaux de sucre, après être souvent rentré au bercail de ses maîtresses, lesté par des sacs de papier et des packs d'eau minérale, après avoir collectionné la vie, en somme, quel quadragénaire chauve ne rêverait pas d'avoir le talent et l'humour de Philippe Cousin ? C'est tel ! la vie est courte et féroce. Quel cinglé de nouvelles n'aimerait pas avoir rendez-vous avec une morte comme Rita Hayworth, mettre Solitude de Duke Ellington sur la platine de l'électrophone et danser avec elle dans les taches de lune ? Qui n'a jamais été debout, nu, humide et brillant comme un instrument ménager Art déco manufacturé par la bouche et les mains d'une dame ? Quelle japonaise n'a jamais fait pipi dans l'œil d'un voyeur ? Quel lycéen n'a jamais rêvé, pour couronner ses études, de courser son vieux père dans les rues, une batte de base-ball à la main ? Attendez, je souris. C'est parce que j'adore ce livre déraisonnable.