Le principe de l’identité des indiscernables constitue l’un des aspects essentiels de la métaphysique leibnizienne de la substance. Il implique notamment que toute substance s’individualise par la totalité infinie de ses propriétés. Sur le plan épistémologique, ce principe pose toutefois problème : comment un entendement fini parvient-il à se représenter les individus, sachant que seul l’entendement de Dieu possède la capacité de connaître la série infinie des propriétés qui singularise la substance ?L’auteur vise ici un double objectif. D’une part, démontrer qu’il existe chez Leibniz une philosophie de la connaissance suffisamment distincte des autres disciplines, en particulier de la logique et de la métaphysique. D’autre part, examiner l’impact de cette épistémologie sur la théorie de l’individuation. Il s’agit d’analyser les différents moyens employés par Leibniz pour expliquer la conception des êtres individuels du point de vue de la représentation humaine.Chercheur postdoctoral à l’Université Princeton et à l’École Normale Supérieure de Lyon, Christian Leduc a obtenu une bourse de recherche de la Fondation Humboldt, en Allemagne.