Ce recueil s’ouvre comme une superbe opération - au sens opératif - de la connaissance de soi et du monde mûri en soi. Une pensée calme et ferme se déploie, s’appuyant sur des images aussi justes que subtiles. Classiquement, c’est-à-dire sans la prétention d’échapper aux grands thèmes du discours poétique, mais avec l’intériorité qui les renouvelle. Robert-Hugues Boulin reprend ici la méditation qui conduisait ses « cantates solitaires » et la développe sur un mode ample et harmonieux (« L’équilibre est mon dieu », écrit-il). Le poète, qui connaît la nuit où Dyonisos garde la force vitale, demande au solaire Apollon le secret d’une métaphysique mesurée. Par les fleurs bleues d’un ciel qui commence à la terre, Robert-Hugues Boulin réussit l’évasion hors de nos emmurements.