Le poète, errant dans un « espace du dedans » qui n’a pas de limites précises, Robert-Hugues Boulin s’est suscité un compagnon de vagabondage et de réflexion, autre soi-même, qu’il a différencié en lui prêtant un nom un peu mythique. Ce Guénaël, qu’il fréquente depuis de nombreuses années, revient en confident fidèle et discret. Son « jardin du regard » intérieur participe au monde qui l’entoure, et le pénètre avec le « mouvement perpétuel de la multitude ». Ici, les couleurs — tout spécialement le bleu — les parfums qui s’y associent par les fleurs, et les sons souvent saisis en mouvement (« Les oiseaux dispersent les couleurs et leurs cris »), se répondent à tous les niveaux de la méditation. Ainsi, l’œuvre de Robert-Hugues Boulin demeure-t-elle ouverte, « véritable témoin de l’éternel séjour ».