À propos de "Corps du jour" (éditions Saint-Germain-des-Prés), Jean Paris a écrit : « Cette écriture si dépouillée, si riche, nous enseignait à multiplier nos horizons, nos chemins perceptuels par mise en mots du corps entier : bouche, oreille, bras, mains, cœur. Par l’imagerie la plus somptueusement sensuelle. Mais jamais, semble-t-il, le lieu pluriel de ces rencontres n’avait fait l’objet d’aussi subtils approfondissements... La poésie d’André Miguel nous dit exactement notre ouverture à l’univers... Immersion du langage dans l’ordre extérieur, ces poèmes sont également intrusion en nous du dehors. Et c’est pourquoi ils nous forcent, dans l’esprit de la littérature « absolument moderne », à choisir nos enjeux, à décider de nos lectures. D’un mot, à exercer nos privilèges de liberté... » (Le journal des poètes, 8-1975). Ce présent volume contient "Onoo", des poèmes parus en 1954 aux éditions de la revue lô, et des textes écrits en 1975, "Ovales naturels", où André Miguel reprend - en des rythmes différents - certains thèmes de Onoo. Ainsi, se fait tout un jeu de répercussions et de métamorphoses du dedans au dehors, de « l’œil immense » naturel au moi androgyne. Vingt-cinq ans après avoir été écrits, les poèmes de Onoo rayonnent un « laisser être » qui est, selon Jacques Sojcher, « leçon de rigueur, rêve travaillé de la langue et de l’œil, puissance de circulation (de circularité), de chaleur ». (La démarche poétique, collection 10:18).