André Miguel est né en 1920, à Ransart (Hainaut belge). Depuis une dizaine d’années, il habite un mas solitaire en Provence, à Saint-Étienne-du-Grès. Il a déjà publié un recueil poétique : Onoo. La nature méditerranéenne, et le règne végétal en particulier, sont le domaine de sa poésie, riche de sensations qui cherchent leur transformation. Il y a, pour André Miguel, une métamorphose essentielle : celle qui associe la sensualité et l’imagination, de manière à faire jaillir du réel ses significations les plus pures et les plus insolites. La sensibilité au réel, si elle est assez ingénue et libre, amplifie, pense-t-il, nos façons habituelles de voir et de sentir, et nous transporte dans un surréel éclairé de l’esprit des choses. Pour lui, la sensation ne devient poétique que lorsqu’elle a réussi à se dépasser vers un espace neuf, où elle est livrée « à la multiplicité, l’ubiquité, l’agitation, la mobilité, la souplesse infinie des analogies ». André Miguel s’adonne aussi à la peinture. Dans l’art non figuratif, il recherche, comme en poésie, l’alliance des contraires, de la matière sensuelle et du rythme, de la couleur à sa plénitude, et du graphisme subtil.