« On n’emporte pas la terre à la semelle de ses souliers ». Ainsi raisonne André Gallice, écrivain-paysan, transportant avec lui la mémoire de générations et de générations de paysans, leurs expériences accumulées comme les pierres au fond d’un torrent... Mais « La nostalgie n’est plus ce qu’elle était », et on ne peut plus vivre aujourd’hui avec l’assurance du passé. Pour la première fois dans l’Histoire, il est possible que cette somme d’expériences, léguées par les siècles, disparaisse à tout jamais, comme rayée de la carte. Et que, nous posant la question : « Où sont les porteurs de terre ? Où sont les petits Savoyards ? », il n’y ait plus pour toute réponse : « Ils sont tous partis dans le passé » Alors, écoutons, encore une fois, André Gallice raconter une histoire : « Claude a lu dans le journal les avis de décès... la mort de son cousin Jean. Il a éteint la cigarette, a dit “Ah !” puis est resté un grand moment silencieux... »