Le premier livre écrit, alors que j’étais encore en activité, s’appelait "Le loup n’a jamais mangé l’hiver", un dicton venu de loin dans le temps (peut-être même du temps où il y avait des loups), dont se souvenaient les vieux d’ici et ma grand-mère. En montagne, si l’hiver ne vient pas tôt, il vient tard ; de toute façon, le loup ne l’a jamais mangé. Sur la couverture, la saison d’hiver et les gamins sur le chemin de l’école. Le second, c’est le printemps, avec la dame qui « écote » son champ, pour ôter les feuilles mortes qui ne doivent pas rester dans une future récolte de foin que l’on veut de qualité. Le titre "Le borboyon du Grand Roc", appelé aussi "On n’emporte pas la terre à la semelle de ses souliers, n’a rien à voir avec ce travail et le râteau. Cette source vive est là-haut, dans la montagne que domine un imposant rocher. L’eau semble jaillir en faisant des bulles, mais « bouillon » en français n’aurait pas tout à fait le même sens : il s’applique aux livres qui n’ont pas marché commercialement. La faucheuse à cheval illustre la couverture du troisième. Cette machine, qui prit le relais de la faux jusqu’à la moto-faucheuse. Toute une tranche de la vie paysanne des gens de chez nous, qui ont toujours produit du lait comme activité principale, et devaient donc engranger du foin pour un long hiver. Cette faucheuse déborda de toute la période « entre deux guerres ». Les souvenirs d’un paysan de Savoie, ça ne manque pas ! Tout a évolué si vité ; en tout, mais plus encore en agriculture... Il devait donc, tout logiquement, arriver une quatrième saison : l’automne. Quelquefois, l’ordre est différent... On considère le printemps comme la première, ce serait donc l’hiver qui serait la dernière, mais quelle importance ! Elles se suivent, pressées. C’est l’impression que j’ai, rien n’arrêtera leur valse vagabonde.