Gisèle Mathieu-Castellani

A propos de l'auteur

Il faut renoncer à cette idée que le pathétique forme un royaume inférieur. Il faut renoncer à cette idée que la passion soit trouble ou obscure et que la raison soit claire, que la passion soit confuse et que la raison soit distincte, disait Péguy. Les liens que la rhétorique entretient avec les passions semblent le confirmer, pour elle aussi, les passions sont claires comme l'eau de la fontaine et son principal office consiste à les émouvoir.

Cet essai se propose de réexaminer le rôle attribué à la visée "movere" dans la théorie du discours persuasif, de la logique des passions dessinée par Aristote à la passion du discours qui enflamme Cicéron. L'analyse des affections qui perturbent l'équilibre de l'âme et livrent l'auditeur à la merci de l'orateur a des incidences sur la poétique des siècles classiques, lorsque les "genres d'écrire" se donnent pour but d'émouvoir, mais aussi sur l'écriture et la lecture de la poésie.

L'écrivain ne renonce pas à séduire quand bien même il feint de vouloir déplaire. L'entreprise de séduction se trouve précisément au coeur de l'exercice oratoire. La rhétorique interroge la parole vive dans sa relation au désir.

Texte de couverture

SOMMAIRE

Avant-propos

Introduction - L'empire rhétorique

La rhétorique et les passions

La logique des passions

La passion du discours

Portraits de l'orateur

Figures de la passion

Incidences de la rhétorique : la poétique de la Renaissance et les passions

Rhétorique de la peinture : la séduction des images

Ethique et rhétorique : les passions aux XVI et XVII siècles

Conclusion : La passion de la passion

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