Un souvenir de Solférino

Voici le livre qui est à la base de la création de la Croix-Rouge. Livre historique s’il en est : il n’a pourtant rien de solennel. Henry Dunant est à Solférino, où il est venu demander à Napoléon III la permission d’acheter des terres en Algérie pour la société des moulins qu’il a fondée. Une démarche personnelle, commerciale, mais étrangère à la guerre qui va se dérouler sous ses yeux. Le récit s’ouvre sur la description de la bataille. Et là commence la surprise : peu de textes sur la guerre ont cette force de vérité. Pas de grandes phrases, pas de condamnation. Dunant laisse l’évidence s’imposer. Et l’évidence, c’est qu’il faut faire quelque chose… C’est ainsi qu’est née la Croix-Rouge. De ce qui pouvait être fait, plutôt que de ce qui pouvait être dit. Henry Dunant (1828-1910) est né à Genève. La souffrance dont il est témoin sur le champ de bataille de Solférino en 1859 est à l’origine de la création du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Son témoignage a également servi à poser les fondements de la première Convention de Genève en 1864. Ses engagements, humanistes et pacifistes, lui valent en 1901 le Prix Nobel de la paix, qu’il partage avec Frédéric Passy, fondateur de la première Ligue internationale de la paix et de la liberté.