La ville en tant qu’établissement humain s’est largement imposée dans nos manières de penser, de sentir, d’agir, de bouger, de communiquer, d’aimer, de consommer… Il n’est donc pas étonnant de voir les grands auteurs de la sociologie intégrer la ville dans leurs réflexions. Qu’il s’agisse de Karl Marx, Émile Durkheim ou encore Max Weber, tous ces pionniers de la sociologie ont vu dans la grande ville le lieu même de la modernité, et leurs travaux ont permis le développement de la sociologie urbaine.
Si dans cet ouvrage les grandes figures (Henri Lefebvre, Raymond Ledrut, Henri Raymond…) sont étudiées, cela ne veut pas dire pour autant que seuls les sociologues urbains sont mobilisés. Géographes, politistes, philosophes, architectes étayent ponctuellement le propos au point que les limites de la sociologie urbaine deviennent parfois si poreuses qu’il semble préférable de parler plus largement d’études urbaines (urban studies). Ce manuel entend déborder le champ de la sociologie urbaine en étudiant nombre de problématiques liées au monde urbain actuel (fragmentation territoriale, gouvernance, patrimonialisation, aménagement…).