Les juifs de France se trouvent aujourd’hui dans une situation inédite : à la fois hyper-reconnus en raison de l’aveu permanent et réitéré par l’Europe de la faute d’avoir laissé se produire la Shoah, et contraints au départ (70 000 depuis dix ans) en raison de la stigmatisation qu’ils endurent désormais de la part des populations d’origine musulmane qui voient en eux les « bourreaux » de leurs frères arabes en Israël, sans que l’État français, en situation de contrition postcoloniale, soit en mesure de réagir. Cette situation mène l’auteur à réécrire l’histoire de la France depuis la défaite politique majeure que représente l’issue de la Seconde Guerre mondiale, sur laquelle l’Europe s’est édifiée dans le sens d’un abandon progressif mais toujours plus accentué du politique au profit d’une société de marché.