Qu’appelle-t-on aujourd’hui « neurospsychiatrie » ou « neurosciences cliniques » ? Que recouvre encore le vocable de « psychiatrie », redessiné par les mutations profondes de ce que l’on nomme la santé mentale, et par la révolution neuroscientifique qui vise à transformer ses méthodologies de recherche aussi bien que ses champs d’application clinique ? L’essor des neurosciences cognitives a rendu particulièrement mouvantes les frontières de la psychiatrie et la neurologie, exigeant de rouvrir la question de leurs points de dialogue, de chevauchement ou d’incompatibilité. Les contributions de cet ouvrage adoptent une méthode pluridisciplinaire, au croisement de la philosophie et de l’histoire des sciences, de la neurologie, de la psychiatrie et des sciences sociales. Replaçant l’accent sur la construction historique de la psychiatrie et de la neurologie, elles proposent de contextualiser et de circonscrire les enjeux actuels de leur mutation, en ses diverses implications : épistémologiques – dans les perspectives de recherche qu’elle rend possible, cliniques – dans ses points d’application ou de butée thérapeutiques – et sociétales – dans le changement de regard induit sur la pathologie mentale, entre maladie de l’esprit et maladie du cerveau.