Le nœud théorique de cette étude réside dans la problématisation du rapport entre pouvoir souverain et peine capitale. L’auteur remet en cause les raisons qui attribuent à l’autorité politique le droit de vie et de mort sur les citoyens. La tentative de redéfinir un concept de souveraineté soutenant la position abolitionniste dévoile le lien théologico-politique légitimant « le pouvoir de donner la mort ». Si l’on place la dimension transcendantale incarnée par le pouvoir souverain avant l’identité morale de l’individu, la mise à mort du criminel peut alors être justifiée. Le défi philosophique de cet ouvrage est précisément de renverser ce paradigme en vue de fonder l’inviolabilité de l’individu contre le pouvoir souverain lui-même et d’affirmer l’inadmissibilité morale de mettre à mort un homme, quel que soit le crime qu’il ait commis.