Eugénie Grandet, qui passe pour l’un des modèles du réalisme balzacien, est une « histoire vulgaire, le récit pur et simple de ce qui se voit tous les jours en province », écrit Balzac dans sa Préface de 1833. C’est surtout le grand roman de l’argent et de l’avarice, incarnée par l’un des personnages les plus célèbres de La Comédie humaine : le père Grandet. Balzac, selon Lamartine, a dans cette œuvre drôle et satirique « cent fois dépassé l’incomparable Molière ». Mais Eugénie Grandet est aussi le roman de l’attente et de l’ennui, l’histoire déchirante d’une Pénélope sublime, éprise de son cousin de Paris, frivole dandy à qui elle sacrifiera tout… Ainsi que l’écrivait Sainte-Beuve, ce récit frôle le « chef-d’œuvre qui se classerait à côté de tout ce qu’il y a de mieux et de plus délicat parmi les romans en un volume ». DOSSIER • Documents : Préambules et épilogues supprimés ; Extraits de la correspondance ; Introduction aux Études de mœurs du XIXᵉ siècle par Félix Davin ; Les jugements de Sainte-Beuve. • Commentaires : Grandet, l’Histoire et l’argent ; Le romanesque de l’attente.