De tous les romans consacrés à la "Grande Guerre", voici le moins conformiste, paru en 1920. C'est la guerre vécue et racontée par Georges Lougre, un jeune souteneur de Pigalle, ancien pensionnaire des Bataillons disciplinaires d'Afrique. Belle occasion de nous faire entendre dans un bois de sureaux et de lilas qu'arrosent les obus quelques refrains de là-bas. Belle occasion encore d'évoquer la fraternité des hommes dont l'uniforme a effacé les différences et dont la mort efface les tares en les changeant en héros. "Ceux qui viennent, de boncœur, les honorer en passant, par leur présence, ne sont que des marionnettes dans un décor dont ils croient avoir l'explication en consultant leur guide. Ils sont encore plus morts que les morts. Ils ne sont plus chez eux. Ils ne savent pas où leurs pieds se posent, leur tête ne résonne jamais au souvenir des anciennes fanfares, le vent ne gémit pas pour eux."