"Je voudrais, écrivait Zola en préparant Le Rêve, faire un livre qu'on n'attend pas de moi." Un livre écrit "à l'ombre d'une cathédrale", une sorte de livre mystique et légendaire d'intention analogue à celle de Flaubert racontant "l'histoire de saint Julien l'Hospitalier, telle à peu près qu'on la trouve, sur un vitrail d'église, dans [son] pays". Mais l'intuition sociale de Zola nous vaut une étonnante évocation néo-balzacienne des milieux et des métiers liés à la vie religieuse et, si la légende est durement ancrée dans la réalité, celle des conflits de classes et des amours impossibles, elle s'épanouit en pages somptueuses, le mariage, la mort de l'héroïne, qui sont comme un dernier flamboiement de l'imagination romantique.