Innocent du crime de haute trahison dont on l’accuse et condamné à l’issue d’un procès inique, dégradé devant vingt mille Parisiens, déporté en Guyane sur l’île du Diable, le capitaine Dreyfus s’est battu pour la justice et la vérité dès le premier jour de sa mise au secret, le 15 octobre 1894. Son courage face à l’effondrement de son existence et à l’enfermement s’exprime tout entier dans les lettres qu’il adresse à sa famille depuis la prison et le bagne. Avec Lucie, sa jeune épouse, il noue une correspondance exceptionnelle qui défie le temps, l’éloignement et l’épreuve inhumaine de la détention. L’écriture épistolaire, malgré la censure, devient pour Alfred et Lucie le monde de leur résistance et de leur amour. La violence de l’État quand il s’acharne sur un innocent et menace ses défenseurs, l’antisémitisme déclaré qui saisit l’opinion publique et pervertit la République, la confiance inébranlable d’un couple en la justice de son pays, l’honneur et la solidarité de toute une humanité : dans ces lettres retrouvées, tout résonne avec notre siècle.