L’histoire du continent européen est rythmée par la lente formation d’États-nations dont la plupart sont aujourd’hui membres de l’Union européenne. Cette histoire est aussi fascinante que paradoxale. Si l’on s’intéresse aux similitudes, on remarque partout un assemblage de capitalisme, de démocratie et d’individualisme. Si l’on s’intéresse aux particularismes, on observe que chacun de ces États-nations s’est construit au fil des siècles selon un processus qui lui est propre. Le présent ouvrage donne à voir ce qui rend la France d’aujourd’hui, comme celle de 1789, comme celle du Moyen Âge, à la fois si proche et si différente de l’Angleterre, de l’Allemagne ou de l’Espagne aux mêmes époques. La méthode mise en œuvre à cette fin se déploie sur deux plans. L’actualité, l’histoire contemporaine nous convainquent en effet aisément que la vie de la nation est rythmée par les interactions de l’économique et du politique. Le pouvoir politique comme l’activité économique sont toujours en mouvement, ils peuvent amener la société à saisir de nouvelles opportunités, à transformer les conditions du vivre-ensemble, ou bien figer la nation dans l’immobilisme et le conflit, l’ouvrir aux vents du grand large ou la replier sur son territoire et sur ses traditions. Cet ouvrage est donc à la fois récit historique et essai de sciences humaines ; son originalité consiste à mêler étroitement l’économique, les forces qui déterminent les conditions matérielles d’existence, la richesse, et le politique, les forces qui organisent la conquête et l’exercice du pouvoir, la puissance. Ces forces donnent, conjointement, sa dynamique au mouvement de l’histoire et c’est de leur interaction que l’on peut attendre une meilleure compréhension de l’exceptionnalisme français, un régime d’économie politique à la poursuite de la gloire.