Nabokov, l'auteur de Lolita, a prétendu qu’il aurait pu être «un grand écrivain français». Les vicissitudes de l’histoire en ont décidé autrement. Le mirage de la Côte d’Azur est omniprésent tout au long de ce roman paru pour la première fois en France, où il fut censuré. Grand admirateur de Ronsard, Flaubert ou Verlaine, Nabokov était passionnément attaché à la langue française, plus douce à son oreille que sa langue maternelle, le russe, et que sa langue d’adoption, l’anglais. Le mot français «plaisir» lui semblait distiller un «supplément de vibrato spinal» par rapport à son équivalent anglais. Non seulement choisit-il de passer les dernières années de sa vie en Suisse, à Montreux, une ville francophone, mais, tel un phalène attiré par la lumière, il ne cessa jamais de revenir en France.