Les couleurs d’Istanbul se démultiplient à mesure que la brume se dissipe – ses murailles, ses tours et ses coupoles. Un châle rouge, unepaire de boucles d’oreilles, la montre de Serafet Bey, la boutique de Kamo le Barbier deviennent source de mille récits. Recroquevillés dans une cellule étroite, trois niveaux sous terre, quatre hommes se racontent des histoires. Pendant qu’ils attendent que la porte de fer s’ouvre et que les gardes viennent les chercher, ils narrent leurs destins, confient leurs amours et rient aux éclats. En rêvant la liberté, ils conjurent l’avenir. En imaginant l’allégresse, ils dessinent le présent et le passé, le sous-sol et le ciel d’une Istanbul éternelle. Burhan Sönmez évoque ici l’universel face à une réalité accablante. Il conte une ville qui évolue dans l’orbite de la douleur mais malgré tout espère.