L’évolution culturelle et religieuse de l’Europe, considérée d’un point de vue global, apparaît comme un fait relativement homogène et original. Elle s’est enracinée dans une longue et solide tradition historique en recueillant les héritages successifs de l’Antiquité classique, de la chrétienté médiévale et de l’époque moderne. Elle y est restée relativement fidèle, tout en faisant preuve de créativité et de possibilités d’adaptation.Mais si l’on observe cette même évolution de l’intérieur, au niveau des nations, des groupes sociologiques et géographiques et des diverses composantes de la culture et de la religion, l’on doit bien constater, dans le temps et dans l’espace, des ruptures, des décalages, des disparités de toutes sortes. L’on voit s’imposer la réalité d’agrégats culturels et religieux, relativement indépendants les uns des autres ou même en luttes réciproques. Aux impérialismes culturels et religieux s’opposent les résistances nationales ou sociologiques.