Cet ensemble de courts poèmes en prose revient, avec plus de naturel et plus de liberté encore que dans les vers des précédents recueils, sur un des thèmes de prédilection de l’auteur : la peinture. Le poète s’y attache à redéfinir avec des images neuves et parlantes tous les éléments qui la constituent : la couleur, l’espace, le temps… Chemin faisant, il remonte les siècles et les peintres, du Tintoret à Soulages, en passant par Rembrandt et quelques autres, et en renouvelle l’approche avec une qualité d’écriture et de sensibilité qui procure à ces textes rêveurs et fluides une belle densité poétique. Ces huit fables pour l’œil suffisent, semble-t-il, à rafraîchir la pupille du lecteur et à donner à la peinture (et incidemment à la statuaire) un ' champ ' élargi, capable de réunir peindre et peigner dans le même geste.