Alfred Hitchcock a investi sans reste les conditions mêmes de l'image cinématographique : formes perceptives et narratives, mais aussi déterminations propres à une production industrielle, possibilités offertes par la « reproductibilité technique », sidération du « spectaculaire » hollywoodien, etc. Hitchcock s’est ainsi posé en formaliste d'une image autosuffisante jusqu’à en devenir trop réelle, « hyperréelle ». Mais il redouble aussi bien ce mouvement instituant d'une réflexivité de l’image, en ne cessant de montrer « ce qu'il fait », d'avertir le regard fasciné de la puissance de son image. C’est dans le même élan qu’Alfred Hitchcock crée, dessine, compose, et s’interroge sur la culpabilité du faire-image. L’analyse de six films majeurs se veut une contribution à une philosophie de l’image et de ses formes.