Le 10 janvier 2011, après plus de soixante années de violence sur le sol espagnol, ETA annonce la fin de ses activités. Quelles sont les raisons qui l’ont conduite, sinon à déposer, en tous cas à baisser les armes ? Volonté réelle de rejoindre définitivement la voie politique ou conséquence des coups portés à l’organisation terroriste par la France et l’Espagne ? Quelle analyse en faire et quelles perspectives en attendre ? Si la police judiciaire et les services de renseignement des deux pays se sont très tôt impliqués dans la coopération, la justice y est entrée plus récemment et par étapes. Les dix dernières années ont été celles de la coopération judiciaire : arrestations des principaux chefs d’ETA, mandats d’arrêt européens, équipes communes d’enquête, échanges fluides du renseignement judiciaire opérationnel, relations institutionnalisées de part et d’autre de la frontière, etc. Autant de signes d’une justice en action qui a repris tout son rôle dans la coopération internationale. Mais entre l’annonce de la fin d’ETA et sa réalisation, il y a des marges que la coopération judiciaire et policière doit continuer à occuper. Dans le respect du droit et des libertés, les juges, procureurs et policiers qui la servent ne doivent pas relâcher la pression de la justice et du droit qui, seuls, sont en mesure de résorber un terrorisme anachronique qui n’est plus tolérable dans une démocratie.