Le contre-transfert, d’abord compris comme attachement amoureux de l’analyste à son patient, et obstacle au déroulement de la cure psychanalytique, est vu aujourd’hui comme un phénomène beaucoup plus large qui conditionne tout le processus analytique. Les mouvements conscients et inconscients qui se déroulent dans l’esprit de l’analyste impliquent non seulement la réédition de tensions que celui-ci a connues dans son histoire et dans sa propre analyse, mais aussi la formation qu’il a reçue, ses théories et idéaux, et les aléas de son existence, l’approche de la mort par exemple. La question du contre-transfert constitue un point de rupture entre écoles psychanalytiques, certaines, héritières de Lacan, le nient, d’autres en exigent le dévoilement. Après avoir parcouru l’évolution de la notion de contre-transfert depuis son surgissement, l’auteur aborde différents aspects particulièrement critiques de ce phénomène.