À partir de quel moment la critique littéraire a-t-elle frayé avec la linguistique ? On pourrait, si l’on accepte de voir les choses de manière approximative, répondre à cette question en évoquant Ferdinand de Saussure lui-même : « il semble n’y avoir aucune raison valable pour séparer les questions de littérature des questions de linguistique en général ».Chaque moment historique a donné à la critique un « outillage » herméneutique différent. Flaubert résume parfaitement la situation en émettant un vœu que les essais ici rassemblés ne sauraient combler : « Du temps de La Harpe, on était grammairien ; du temps de Sainte-Beuve et de Taine, on est historien. Quand sera-t-on artiste, rien qu’artiste, mais bien artiste ? Où connaissez-vous une critique qui s’inquiète de l’œuvre en soi, d’une façon intense ? On analyse très finement le milieu où elle s’est produite et les causes qui l’ont amenée ; mais la poétique insciente ? d’où elle résulte ? sa composition, son style ? »