En poste à Washington en 1990, le diplomate Hugues Pernet se voit confier la mission de créer de toute urgence la première représentation de la France en Ukraine, encore intégrée à l’Union soviétique. Ce récit, vu de Kiev, décrit les rapports triangulaires entre l’Ukraine, immense réservoir d’armes nucléaires, l’Union soviétique en décomposition et la jeune Fédération de Russie en passe de s’imposer. L’auteur, fin connaisseur de la région, assiste en direct au premier échec infligé par la « Petite Russie », comme on appelle l’Ukraine, à la « Grande », dirigée par Boris Eltsine. En proclamant son indépendance le 24 août 1991, Kiev a en effet tranché le nœud gordien qui la reliait depuis des siècles au cœur de l’Empire russe. Brutalement, l’équilibre géostratégique issu de la Seconde Guerre mondiale en est bouleversé : les États-Unis voient leur ennemi s’effondrer sans coup férir et un marché gigantesque s’ouvrir à eux. L’Occident avait remporté la guerre froide, mais avait-il alors préparé la paix ? La France en bonne place y joua son rôle, comme en témoigne ce journal passionnant rédigé par le premier ambassadeur de France en Ukraine.