La nature, George Sand la connaît bien : elle gère de main de maître les 250 hectares de son cher domaine de Nohant ; jardine trois à quatre heures par jour avec une « passion d’abrutie », selon ses propres mots ; herborise, dans le Berry, à Toulon, dans les Alpes ; constitue avec son fils Maurice un herbier fantastique… Sa curiosité s’étend aux oiseaux, aux papillons, aux fossiles. Qu’elle conteste certaines classifications de son temps, et la postérité lui donnera souvent raison. Sa plus belle preuve d’amour pour la nature : une série de textes qu’elle écrit pour la protection des forêts, et notamment celle de Fontainebleau. Dans une tribune parue dans le journal Le Temps en 1872, elle pose le problème de la déforestation dans les termes actuels de l’écologie politique. Si, en 1830, elle défendit la cause des femmes, en 1848, la République, son dernier combat, en 1872, sera en faveur de la nature. Écoféministe avant l’heure, George Sand ? C’est cet aspect de son œuvre que Patrick Scheyder se propose de faire découvrir dans ce recueil de ses textes les plus importants consacrés à la nature.