À partir des données d’une enquête menée auprès d’un échantillon représentatif de la population française en 2017, ce livre analyse les dimensions sociales et politiques de la transition écologique. Il souligne la diffusion large mais inégale des préoccupations environnementales. Il montre que la prise de conscience des enjeux ne s’accompagne pas nécessairement de l’adoption de pratiques orientées vers la sobriété et la préservation de l’environnement. Quatre configurations idéal-typiques ressortent de cette articulation problématique des attitudes et des pratiques : « consumérisme assumé », « éco-consumérisme », « éco-cosmopolitisme » et « frugalité sans intention ». Cette typologie suggère la complexité des arbitrages associés aux politiques de la transition écologique, qui articulent des enjeux de justice sociale et d’efficacité environnementale. Ces arbitrages, qui mobilisent l’incitation ou la contrainte, n’opèrent pas de simples choix techniques. Ils s’inscrivent dans le cadre des fractures sociales, économiques, culturelles et territoriales qui traversent la société française et mettent en jeu des intérêts divergents qui en illustrent la dimension proprement politique.