Le 9 juin 1944, les Allemands pendaient une centaine de jeunes otages aux balcons de Tulle. Ce drame pèsera sur la mémoire d'une ville mutilée et enfermera ses habitants dans le silence. Il détermine aussi, avec ses fantômes, le destin des personnages du Château d'absence dont plusieurs ont vécu l'événement.Vingt ans après, d'autres passions, de nouvelles épreuves s'ajoutent à ce souvenir douloureux. Ainsi, par avidité, Louise Theillac sacrifie-t-elle sa fille Anne-Marie, en lui faisant épouser Julien Laprade, le garçon le plus riche de la région. Ainsi, Aude Bonnelieu et son frère Luc vivent-ils chacun une sorte de calvaire. Aude, la meilleure amie d'Anne-Marie, choisit par défi un autre héritier, Guillaume Castaigne. Luc, devenu prêtre, est un témoin horrifié qui accompagne en priant la marche au malheur de tous. Il cherche, au-delà du mal, la "rude vérité de la joie".Hortense Dufour place ces êtres mauriaciens sous la lumière de Bernanos. Contre l'oubli, elle assemble un vitrail symbolique aux couleurs vives, presque brûlante. L'indigo, le bleu de Sienne, l'azur ou le mauve s'y marient avec le rouge des fleurs, de certains orages, sur le blanc d'un drap/linceul orné de colombes.Photo Ulf Andersen