« Il y a une Marie que vous trouverez toujours, c’est celle qui vous aime et vous admire. » C’est en ces termes affectueux que la comtesse d’Agoult témoigne du lien puissant qui l’unit à son amie Hortense Allart. Rien ne prédestinait pourtant ces deux femmes, si différentes, à s’apprécier. Personnalité mondaine et cultivée, ayant fui une famille conservatrice pour vivre en plein jour sa passion interdite avec Franz Liszt, Marie est aussi impitoyable dans ses critiques qu’acerbe dans ses formules. C’est tout le contraire de l’enthousiaste Hortense, une bourgeoise espiègle au caractère trempé, qui a mené sa vie amoureuse en bravant toutes les conventions. Pourtant, les deux femmes sont immédiatement conquises l’une par l’autre. Petit à petit, elles entreprennent de s’apprivoiser avec autant de respect que de sincérité. Du ciel de Florence au hameau d’Herblay, de Sainte-Beuve à George Sand, de la monarchie de Juillet au Second Empire, leur correspondance couvre trente-cinq années d’une indéfectible amitié. Aventures sentimentales, mariage et ruptures, enfants, condition des femmes de lettres, débats politiques… Leurs échanges à cœur ouvert surprennent par leur franchise et leur modernité. Au milieu d’un siècle qui passe pour compassé, un surprenant vent de fraîcheur !