Dalí dépoussiéré. Dalí dans la proximité de Warhol et de Duchamp, voilà ce que ce livre s’attache à faire découvrir ici plutôt – ou tout autant – qu’un Dalí en icône surréaliste, ce qu’il fut peu de temps, finalement : de 1929 à 1939. Un Dalí fasciné par la physique quantique et la théorie des catastrophes autant que par la toute-puissance du rêve et de l’inconscient. Un Dalí qui doit plus à Lorca qu’à Gala. Même amoureusement. Un Dalí qui écrit une autobiographie, un roman, des poèmes, crée des décors, écrit des scénarios, fait de la pub. Un Dalí chez qui, très vite, l’attitude prend le pas sur la forme. Un Dalí moderne, qui traverse l’art conceptuel, annonce l’hyperréalisme, ose être littéraire dans sa peinture. Adore Roussel. Invente l’objet. Dalí comme il faut le réexaminer aujourd’hui. Comme le fait ici Michel Nuridsany dans la nouvelle édition de cette biographie amusée et allante qui va à la fois au nerf et dans les détails. Avec un plaisir communicatif.