A la fin de sa vie Goya vint vivre en France avec sa maîtresse, songea peut-être à s’installer chocolatier et mourut à Bordeaux. Serge Mestre, à partir de là, s’est diverti, avec des bouffées de bonheur et de plaisir extraordinairement communicatives, à remplir les trous laissés par l’Histoire. Non pas n’importe comment ; il s’est documenté (tout est exact ici), il a fouillé la psychologie des personnages et il a rêvé. Rêvé sur la double culture (c’est un thème qui lui est cher) sur son rapport avec les femmes (délicieusement traité) et sur la révolution française vue de l’extérieur. Peintre de cour progressiste pro-français dans une Espagne envahie par la France, Goya n’était pas dans une situation des plus simples. C’est ce que nous donne à voir Serge Mestre dans sa pièce de théâtre où la réalité la plus vérifiable est enchantée par l’imagination.