"Anges de la Désolation, je l’ai écrit à la lueur des bougies… C’est comme une cérémonie religieuse." C’est l’été 1956 et le narrateur, double biographique de Kerouac, est isolé dans une cabane nichée sur le flanc du pic de la Désolation, dans les montagnes du nord-ouest des États-Unis. Voulant fuir l’agitation de la ville, il espère trouver dans ces deux mois de solitude extrême un moyen de se reconnecter totalement à son art. "Je pourrais devenir fou là-dedans", constate-t-il cependant rapidement. S’engage alors un combat méditatif et poétique contre la solitude. Lorsque le narrateur redescend de sa vigie, il se gorge frénétiquement du monde. Le lecteur découvrira, réjoui, des conversations insensées à San Francisco, de l’herbe et des putains à Mexico, des femmes aimées et des amis jaloux à New York, de l’opium à Tanger, Paris et Londres. Récit foisonnant et magistral, ce texte a été qualifié par les aficionados de "chef-d’oeuvre inconnu" de Kerouac. Il préfigure Sur la route, écrit l’année suivante.