« (…) 21 septembre 2004, vol Austrian Airlines, Nice-Vienne, Vienne-Sarajevo. C’est mon deuxième voyage à Sarajevo (…) Le temps est voilé, les lointains sont flous et disparaissent dans le ciel gris. J’arrive en Syldavie. Au loin, des fumées (…) ». Ainsi s’esquissent les premières impressions de voyage de Jacques Ferrandez dans la capitale de Bosnie. Impressions et sensations mêlées : des images, des regards, des odeurs de cuisine, des souvenirs de reportages sur les écrans de télé, et puis, fugace, le fantôme du fracas des armes. Ici à Sarajevo, en 1914, « a véritablement commencé le XXe siècle, et c’est peut-être là qu’il s’est achevé », nous dit Ferrandez. Alors le dessinateur s’astreint à « exercer un devoir de témoignage et de vigilance », pour conjurer le bégaiement de l’Histoire. Bref un livre juste, et éminemment nécessaire.