En nous faisant état de son Nouvel Humanisme, Mohammed Arkoun, part d’une rupture majeure des sociétés musulmanes, avec leur héritage postclassique. Il y diagnostique un Humanisme « désincarné » (XIII ͤ-XVIII ) ; relayé par un Humanisme « déficitaire », notamment depuis les postindépendances (islam populaire, réformiste, nationaliste, populiste). En fait, il s’en prend à l’« idéologie de combat » érigée en mode d’Action historique, qui de passagère, ne sera jamais dépassée.
En amont, l’auteur déplore l’oubli de l’islam classique introspectif ; à rebours, il condamne le retour « sauvage » du religieux, dégradant la spiritualité islamique. Pour sauver cette dernière, l’auteur veut rendre pensable une « sortie de la religion », en contextes musulmans. Face aux « clôtures dogmatiques » pérennisées, armé avec la modernité intellectuelle (Sciences de l’homme et de la société), l’auteur prône la « subversion », en vue de casser les cadres de pensée orthodoxes, et ainsi « libérer l’homme » des autorités religieuses ou profanes (Orient et Occident).
Objets de discussions, les « propositions » et problématiques nouvelles de l'auteur sont mises en perspective avec d'autres penseurs, suscitant des enjeux similaires. Globalement, l’approche se veut, à la fois, descriptive, interrogative et analytique-critique.