Providence (Arkadie), Saint-Empire roman byzantin, 2015…André Antonikas, sémiologue aux mœurs dépravées, a bénéficié d’une clémence certaine à la suite d’un énorme scandale. En réalité, des gens haut placés ont convaincu la cour que sa réclusion à domicile était préférable à l’emprisonnement. Est-ce en raison des analyses historiosophiques qu’Andronikas produit dans son manoir depuis des années ? Cette science, honnie dans le Saint-Empire depuis des décennies, étudie les niveaux d’implication d’événements ciblés sur la création de réalités alternatives, et s’oppose au monochronisme de l’Église qui stipule que tout a été prévu et voulu par Dieu depuis le début de la Création.Un soir où les conditions sont parfaites pour que Léon Gaïus Mellior, son jeune assistant, installe les capte-foudre, seul dispositif capable de fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement du controversé huitième registre de son orgue à traitement de signes, Antonikas est brutalement assassiné. Essir Labinien Estradice, premier préfet de la Cité de Providence, conclut aussitôt à la culpabilité de Léon Gaïus. Or, Siméon Monocrate, grand inquisiteur mandaté par la Curie pontificale de Rome, croit l’affaire plus complexe.De fait, pendant sa traversée de l’Atlas en compagnie de son assistant, le frère Calixte, Siméon a lu les Souvenirs et Confessions de magister André Antonikas, ouvrage dans lequel le sémiologue assassiné relate un meurtre survenu dans des circonstances très similaires à celles qui lui ont coûté la vie. Or, ce meurtre s’est produit vingt ans plus tôt pendant le premier synode sur l’historiosophie, tenu au monastère de Mont-Boréal, en Galactée. Et Monocrate n’en démord pas : ces ressemblances ne peuvent être des coïncidences… et il entend bien le prouver !