Quand elle est sur scène, quand elle joue, Sonia sent monter en elle cette jubilation qui un jour a décidé de sa vocation. Elle n'est pas toujours à sa place, il lui arrive d'être mauvaise, mais elle ne connaît rien de plus beau que ce dédoublement magique. Une fois, elle a perçu que son interprétation était juste au point de capter l'attention de tous, et elle demeurait si concentrée, dans un tel état de grâce et de solidité mêlées, que le regard des autres la grandissait sans lui faire lâcher prise. Sonia est apprentie comédienne. Comme Grégoire, Adèle, Lili, Viviane, Laurent, Pauline, Virginie, Perrine, Marc et d'autres encore, qui fréquentent tous le même cours de théâtre. Les uns se croisent dans l'indifférence, d'autres tentent des rapprochements amoureux. Enthousiastes ou angoissés, déterminés ou désabusés, cabotins ou introvertis, issus de milieux favorisés ou modestes, ils sont très différents les uns des autres. Mais à eux tous ils incarnent les diverses facettes d'une même génération : la jeunesse des années 80. Roman d'apprentissage en forme de ronde, Les belles années est aussi le portrait d'une époque.