Happy Doll, alias Hank Doll, une cinquantaine d’années, habite Los Angeles. Il est détective privé le jour et vigile dans un salon de massage la nuit, après une carrière dans la Navy et dans la police. Lorsque son ami Lou Shelton vient lui demander de lui donner un rein qui lui sauvera la vie, il hésite pendant une nuit. Cependant, le lendemain matin, les choses se compliquent alors que Lou vient s’écrouler, mortellement blessé par balle, dans ses bras et lui confie, avant d’expirer, un gros diamant. Commence alors pour Hank toute une série de péripéties rarement agréables, sur les traces des assassins de Shelton dans les bas-fonds de L.A. Il s’appelait Doll est un livre plein de rebondissements, noir, certes, mais sauvé par l’humour distancié de l’auteur qui met en scène des relations plus fines qu’il n’y paraît. JONATHAN AMES se plaît à rendre hommage à ses auteurs préférés de façon subtile. Dans Réveillez-vous, Monsieur !, publié aux Éditions Joëlle Losfeld en 2006, c’est à Wodehouse qu’il tire son chapeau et, ici, il adresse un clin d’œil discret et complice aux détectives bougons, solitaires et portés sur l’alcool des romans de Chandler et de Dashiell Hammett. Jonathan Ames est aussi scénariste à Hollywood et l’un de ses livres, Tu n’as jamais été vraiment là (Éditions Joëlle Losfeld, 2013), a été adapté au cinéma par Lynne Ramsay en 2017 et récompensé au Festival de Cannes par le prix du meilleur scénario.