Quand Susan Fox, directrice de l’école de filles Lovegood, choisit la radieuse Meredith Jellicoe pour partager la chambre de Feron Hood, elle a l’intention de faire oublier à cette dernière le passé traumatique auquel elle vient d’échapper. En fait, elle crée un lien puissant entre les deux jeunes filles, cimenté par un cours de littérature et d’écriture suivi en commun. Cette relation ne se brise ni quand Meredith doit prendre en catastrophe la tête de la plantation de tabac familiale suite à la mort de ses parents, ni quand Feron part faire sa vie à New York et y publie un livre, puis deux, puis trois. Au fil des années, ces deux femmes que tout sépare maintiennent ce lien sacré de sororité, qui leur permet de puiser l’une dans l’autre la force dont elles ont besoin pour avancer. Dans un livre plein de finesse et de modernité, Gail Godwin peint deux épopées féminines qui se lisent en miroir. Meredith et Feron ne se rencontrent que très rarement, mais sont indispensables à la vie l’une de l’autre. Gail Godwin semble disséquer une amitié, deux coeurs, deux intelligences, avec un brio maîtrisé.