Cet ouvrage prend place utilement dans le débat qui agite les milieux analytiques depuis la promulgation de l’amendement Accoyer – voté à l’Assemblée nationale, débattu au Sénat les 13 et 14 janvier, avant d’être renvoyé de l’Assemblée puis encore le Sénat pour aboutir à un décret en juin 2004 - destiné à réglementer l’exercice des psychothérapies en créant un statut de psychothérapeutes, indispensable pour pratiquer ce métier en libéral ou en institution. Les psychanalystes craignent d’être assimilés à des psychothérapeutes et donc d’avoir à se soumettre, s’ils n’ont pas les diplômes universitaires nécessaires, aux conditions de la loi qui prévoie notamment le passage devant une commission d’accréditation, ce qui va à l’encontre des pratiques de formation des analystes notamment depuis Lacan. Devant le symptôme de l’enfant, pourquoi répondre par une proposition psychothérapeutique ou psychanalytique, alors que pourraient être prescrites des réponses pédagogiques, rééducatives ou médicamenteuses ? Cette réponse est-elle dictée par le pragmatisme ou la théorie de telle ou telle psychothérapie ou la théorie analytique ? Le symptôme en question est-il objectif ou bien déterminé par la famille, le social, vis-à-vis d’une norme ou d’un idéal ? Ces questions ne sont pas étrangères au choix des modalités de réponses. Devant la souffrance exprimée par l’enfant ou défensivement masquée par lui, souffrance psychique ou somatique, qu’est-ce qui justifie un abord qui vise le dégagement du sujet de l’inconscient ou plutôt le comportement, la cognition ? Dans quelle mesure enfin les parents sont-ils parties prenantes dans la démarche ou la conduite à tenir ? Une demande quelle qu’elle soit vient tenter de se situer dans l’attente concernant l’enfant, qui devient l’objet de cette attente, objet à corriger vers la norme ; ou bien cette attente concerne-t-elle l’accession de l’enfant à la position de sujet désirant ? Comment aborder l’articulation entre cette attente visant souvent la performance, et le désir de l’enfant ? L’exemple le plus habituel est celui des apprentissages liés au désir de savoir. Le présent ouvrage est une tentative d’explorer les diverses voies possibles qui s’ouvrent à ces questionnements, dans les perspectives offertes par les diverses constructions théorico-cliniques embrassant le champ de la conscience et de la cognition dans les psychothérapies, et celle qui tient de la réalité de l’inconscient et ses rapports avec le champ de la parole et du langage.