À Aulis, dans l’impasse où l’armée attend de partir pour une guerre à venir, Iphigénie est prise au piège d’un mariage qui masque sa mort. Le sujet de L’Orestie est traité une nouvelle et comme une dernière fois dans cette œuvre posthume d'Euripide dont la simplicité tire son pathétique des langages empruntés.Le mythe du sacrifice, le prix à payer, fournit le cadre, il ne fait pas l'intrigue. La théâtralisation s’autonomise, elle invente, elle entraîne le tragique dans l’expérience de la fatalité démythifiée des situations. La vérité est dans la tension, qui fait l’échec plus cruel d’avoir affronté une résistance factice.Les personnages tournent autour d’une nécessité qui les domine d’autant plus impérieusement que la matière héroïque se confond désormais avec leurs intérêts profonds. Lorsque l’événement fatal a lieu, la victime elle-même se met en scène. Son destin est joué, représenté comme un produit de l’art, au même titre que les stratagèmes des protagonistes pour ruser avec l’histoire.Le texte de la pièce de Iphigénie à Aulis a été restitué par Jean et Mayotte Bollack contre les nombreuses corrections de la tradition qui la défigurent. Ce sont des lectures inédites qu’on lira ici.